Le Jeudi Saint Vert

Gründonnerstag

Le Jeudi Saint vert est aussi connu sous le nom de Gründonnerstag, jeudi vert en allemand, qui en réalité a été mal traduit, car Grün, viendrait du verbe allemand médiéval greinen, qui signifie pleurer. Ce mot voudrait dire en fait « jeudi des larmes » car pendant la crucifixion de Jésus, beaucoup de larmes sont versées . 

En effet, le Jeudi Saint est le premier jour du Triduum pascal, célébrant la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus. C’est un jour liturgique important dans la tradition chrétienne, marquant le dernier repas de Jésus avec ses disciples avant son arrestation et sa crucifixion. 

En Allemagne, le Jeudi Saint, il est coutume de manger des aliments verts. Après le “Oschterputz” de la maison, nettoyage de printemps, il est temps de nettoyer le corps.

La recette phare du Jeudi Saint Vert, et que l’on retrouve sur toutes les tables allemandes, c’est la Gründonnerstagsuppe. Une soupe aux plantes vertes aux vertus dépuratives pour purifier le corps. Elle est généralement composée de : oseille, épinards, cerfeuil, cresson, persil, orties, ciboulette et d’autres légumes, tous à condition qu’ils soient verts.

Quelle est l’origine de cette tradition ?

Le Jeudi Saint Vert a été institué par le pape Léon II en l’an 692 en souvenir de la sainte Cène. Le nom de « jeudi vert » s’est imposé à partir du XIIIème siècle. On utilisait, en fonction de la disponibilité, les plantes suivantes: le pissenlit, l’oseille, le chou vert, le poireau, la ciboulette, le persil, le cerfeuil, l’ortie, l’achillée, les épinards, la primevère, les feuilles de la groseille à maquereau, les bourgeons de sureaux, le cresson, l’alchémille. 

Ainsi, on faisait bouillir toutes les légumes et herbes, pour en faire une purée, des salades, de la soupe, de la potée. Cette tradition existe toujours dans les régions alémaniques telles que l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, l’Alsace. 

En Alsace, pour le Jeudi Saint, de nombreuses familles respectent encore aujourd’hui la tradition de plats confectionnés uniquement avec des plantes et des légumes verts.

Ninkrittermües et Sewerkrittersupp, Quèsaco ?

Deux plats phares existent en Alsace autour de cette thématique. Le Ninkrittermües est une potée aux neuf herbes, avec l’ortie, ail des ours et pissenlit, avec des herbes aromatiques. Sinon, on peut cuisiner ces plantes en soupe pour obtenir une soupe aux 7 herbes le Sewekrittersupp. Pour un potage parfait, ces plantes vertes devaient être au nombre de 7, chiffre hautement symbolique.

 Source: tiré de la Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue.