21 décembre : la Fête de Saint-Thomas Apôtre

Le 21 décembre, les chrétiens célèbrent une autre commémoration d’un saint, la fête de saint-Thomas Apôtre. Cette fête inaugure le temps de Noël.

Il est l’un des douze apôtres de Jésus, connu sous le nom de « Thomas le douteux » pour avoir remis en question la résurrection de Jésus après que les autres disciples lui en eurent parlé.

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Un changement de date

En 1969, l’Église catholique a déplacé la Saint-Thomas au 3 juillet (date de la translation de ses reliques à Edesse), mais de nombreuses Églises occidentales ont conservé la date du 21 décembre qui avait été fixé au IXe siècle et qui commémore son martyre. Elle est donc encore observée à cette date par certaines églises qui utilisent le calendrier liturgique pré-Vatican II ou qui maintiennent des traditions anciennes, comme certaines communautés anglo-catholiques. Dans ce contexte, la fête de Saint Thomas est souvent liée à l’Avent et à la préparation de Noël

Parmi ces églises il faut mentionner aussi les catholiques espagnols, les basques espagnols ,les luthériens allemands, les catholiques traditionalistes  et les anglicans.

Selon la tradition chrétienne, Saint Thomas aurait prêché l’Évangile principalement en Mésopotamie, en Perse et jusqu’en Inde. Il est vénéré comme l’apôtre qui a introduit le christianisme en Inde, notamment dans la région du Kerala, où il aurait converti de nombreuses personnes. Il aurait été martyrisé à Mylapore, près de Madras (actuellement Chennai), en Inde, vers l’an 72, poignardé avec une lance.

Les reliques de Saint Thomas

Si vous me suivez vous savez que je dis souvent que je n’aime pas le culte ou la vénération des reliques pratiqués par l’église catholique. Je trouve cette « tradition » morbide et même irrespectueuse vis à vis du défunt. 

Ceci étant dit, je vous raconte l’histoire et la chronologie des reliques du saint. 

La dispersion des reliques de Saint Thomas reflète l’importance de cet apôtre pour les différentes traditions chrétiennes, orientales et occidentales.

Après sa mort, ses disciples auraient enterré son corps à Mylapore. Son tombeau est devenu très vite un lieu de pèlerinage. Les premières traces historiques de ce culte remontent aux premiers siècles, mentionnées dans divers récits de voyageurs et dans des textes ecclésiastiques. Translation des reliques.  Au IIIe siècle, une partie des reliques de Saint Thomas aurait été transférée à Édesse (aujourd’hui Şanlıurfa, en Turquie), par des marchands syriens ou chrétiens d’Édesse, afin de les protéger. 

Reliques à Ortona, en Italie

Au XIIIe siècle, une grande partie de ce qui restait des reliques d’Édesse aurait été apportée à Ortona, en Italie, par un capitaine de navire, Leone Acciaiuoli, en 1258. Après avoir pillé le lieu, le général se rendit dans l’église locale pour prier. Selon la légende, une main légère agita deux fois sa main vers lui, lui faisant signe de s’approcher, et il ressentit une douceur et une paix comme jamais auparavant. Acciaiuoli plongea alors la main dans le tombeau et prit un os. Une auréole entourant les os lui prouva qu’il avait bien trouvé les reliques de l’apôtre saint Thomas. La nuit suivante, il revint et vola le reste des reliques et le tombeau.

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Après la guerre et lors de  la réouverture de l’église en 1949, après des travaux de rénovation et de reconstruction, le tombeau et les reliques de l’apôtre saint Thomas, ont été conservés dans une châsse en cuivre doré, furent déposés dans une crypte de la basilique et y sont encore aujourd’hui. Le buste de saint Thomas, qui contient quelques fragments de son crâne, est également exposé dans l’église. Aujourd’hui, de nombreux pèlerins viennent visiter la basilique de San Tommaso lors du pèlerinage de 315 kilomètres « Cammino di San Tommaso », la route de saint Thomas, de Rome à Ortona. Voii le lien vers le site de la Basilique. 

Les reliques en Inde

Saint Thomas aurait apporté le christianisme en Inde en 52 après J.-C., où il aurait été tué en martyr. Même si certaines reliques ont été déplacées, des croyants en Inde affirment que les restes du saint sont toujours présents à Mylapore, dans la basilique Saint-Thomas. Les traditions locales soutiennent que seuls des fragments ont été envoyés ailleurs et que le tombeau principal reste un lieu sacré pour les chrétiens de l’Inde.

Dans certaines régions de l‘Inde, notamment au Kerala, où l’influence de saint Thomas est importante, la fête comprend des plats comme l’appam (crêpes de riz), des ragoûts de bœuf ou de mouton et des currys de poisson.

La fête de Saint Thomas à travers le monde

Pour les église qui fêtent le 21 décembre le jour de Saint Thomas, les préparation pour Noël  débutent ce jour-là.

Ils nettoient leurs maisons, achètent et emballent les cadeaux et préparent les gâteaux de Noël ! 

En Angleterre, la fête de Saint Thomas était un jour de charité, où les pauvres allaient « a Thomasing » ou demandaient l’aumône ou de la nourriture. 

Cette fête est aussi l’occasion de préparer des plats spéciaux:

En Autriche, les gens préparent un pain spécial appelé Kletzenbrot. Le Kletzenbrot est un délicieux pain aux fruits secs. Ils préparent un gros pain pour la famille le matin de Noël, puis des petits pains pour chaque membre de la famille. 

En Allemagne, les gens préparent le Cristollen. Un gâteau qu’ils  plient pour qu’il ressemble aux couches du Christ. Les biscuits de Noël sont également une tradition à cette époque de l’année. En Allemagne les plus courants sont les Springerles et un biscuit appelé Lebkuchen, qui signifie Pain de Vie. 

En Suède et en Finlande, les gens préparent du pain d’épices et du vin chaud (glögg en suédois).

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Au Guatemaladans la ville de Chichicastenango a lieu chaque année  le festival en l’honneur de leur saint protecteur Tomás Apóstol. Les principales fêtes du saint protecteur ont lieu du 12 au 23 décembre, la plus importante étant le 21.Les principales animations de la fête patronale de Chichicastenango sont les danses, les célébrations religieuses et des traditions ancestrales car dans cette ville la majorité des habitants est indigène de l’ethnie Quiché. Ainsi des dizaines de personnes participent à une danse datant de plus de deux siècles, appelée « La danza del torito » (la danse du petit taureau).

El Baile del Torito Foto Prensa Libre. MArvin Tunchez

©El-Baile-del-Torito-Foto-Prensa-Libre.-MArvin-Tunchez

La gastronomie joue aussi un rôle important, le plat traditionnel de la fête est le « Caldillo » , une sorte de soupe à la viande et aux légumes servie avec de tamales en feuille de milpa (plante)

Le cas particulier du Pays Basque

La foire de Santo Tomás, ou Santo Tomaseko Azoka, est une tradition profondément enracinée dans la culture basque, particulièrement dans les villes de Bilbao, Saint-Sébastien (Donostia) et d’autres localités de Biscaye et du Guipuscoa. 

Elle trouve ses origines dans les foires agricoles et commerciales traditionnelles  du XIXe siècle qui étaient des occasions pour les paysans des zones rurales de venir en ville vendre leurs produits agricoles, leur bétail, et leurs articles artisanaux avant les fêtes de fin d’année.

Le 21 décembre, jour de la Saint-Thomas, les habitants des villes, notamment les ménagères, venaient acheter fard profuits directement auprès des producteurs en vue de préparer Noël. Cet événement était aussi très important du point de vue social et essentiel pour l’économie de l’époque.

Évolution de la foire au fil des siècles

Au fil du temps, la foire de Santo Tomás s’est transformée en une fête populaire, où la gastronomie, la culture et les traditions basques sont mises à l’honneur. Tout au long de la journée, les agriculteurs présentent une large gamme de produits sur différents stands : fromages, beignets, miel, friandises, fruits, légumes et objets artisanaux. Sans oublier la place privilégiée bien sûr du  txistorra, une saucisse fraîche emblématique de l’événement .

Moins fréquents heureusement qu’autrefois, des concours de bétail peuvent avoir lieu comme attraction. Des musiciens et danseurs animent la journée.

Côté gastronomie, le « talo con txistorra »  est le plat emblématique de la foire. Il s’agit d’une galette de maïs (talo) garnie de saucisse fraîche (txistorra), servie chaude, souvent accompagnée de cidre.

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1 Commentaire
  • Vélaska
    16 décembre 2024

    Article très intéressant.

    Je connaissais Saint Thomas Apôtre et son histoire qui douta de la résurrection du Christ. Il fallut que Jésus lui apparaisse pour qu’il croit. Mais je connaissait pas ces traditions et coutumes.

    Saint Thomas est fêté le 6 octobre dans les Églises d’Orient.

    Il est le patron des chrétiens qui persévèrent dans la foi tout en connaissant le doute.
    Dieu sait que nombreux sont ce qui doutent et ne croient que ce qu’il voit. Surtout quand on voit les événements tristes qui se déroules et que beaucoup disent s’il y avait un Dieu il n’y aurait pas toutes cette misère, ces guerres, ces violences et autres.

    D’où le diction : « Je suis comme Saint Thomas je ne crois que ce que je vois »

    Selon l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (20, 19-31) :

    « Huit jours plus tard, Jésus vient »
    C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
    Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
    Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

    Une tradition légendaire rapporte qu’après avoir évangélisé la Syrie, il se serait rendu en Inde. Invité par le roi Gondophorus à lui construire un palais, saint Thomas préfère concevoir un « palais céleste » en distribuant l’argent reçu aux pauvres. Il est considéré comme le saint patron des juges et, pour son activité de bâtisseur en Inde, des architectes. Il est spécialement fêté en Inde avec une solennité toute particulière. Il est le protecteur des architectes, des arpenteurs et des maçons.