3 Février: Fête de Saint Blaise (San Biagio)
San Biagio (Saint Blaise en français) est une figure vénérée particulièrement en Italie. On sait peu de choses sur la vie de San Biagio. Des informations biographiques sur le saint peuvent être trouvées dans l’hagiographie de Camillo Tutini, qui a recueilli de nombreux témoignages transmis oralement. On sait qu’il était médecin, d’origine arménienne et qu’il fut élu évêque de Sébaste en Arménie (actuelle Sivas, Turquie). La renommée de ce saint s’est rapidement répandue dans toute l’Europe, y compris en Italie, où de nombreuses églises, chapelles et localités lui sont dédiées.C’est un Saint connu et vénéré tant en Occident qu’en Orient dans les Églises catholique et orthodoxe.
Légende et miracles de San Biagio
San Biagio fait partie des « Saints auxiliaires », c’est à dire ces saints invoqués pour la guérison de maux particuliers.San Biagio est considéré comme le saint patron des maux d’hiver, en particulier de maux de gorge. De nombreux miracles sont attribués à ses capacités de guérison. Le plus connu est celui d’une une mère dont le fils mourait d’étouffement après avoir avalé une arête de poisson le présenta au saint, Biagio le bénit et le guérit immédiatement. Ce miracle est à l’origine de la bénédiction de la gorge, un rituel pratiqué chaque année le 3 février, jour de sa fête. Aujourd’hui encore, le Saint est invoqué pour les maux de gorge et les affections respiratoires.
La tradition rapporte également son amour pour les animaux, qu’il soignait par ses mains. Il est devenu pour cette raison le saint patron des vétérinaires.
San Biagio en Italie: bénédictions et aliments
Le culte de San Biagio s’est particulièrement développé en Italie au Moyen Âge où il est vénéré dans de nombreuses villes et villages italiens, pour lequel il est également le saint patron de nombreuses personnes. Sa fête est célébrée le 3 février dans presque toute la péninsule italienne. Il est de tradition d’introduire, au milieu de la célébration liturgique, une bénédiction spéciale sur la « gorge » des fidèles , conférée par le curé en croisant deux cierges (on utilisait autrefois de l’huile bénite). D’autres traditions populaires transmises au fil du temps à l’occasion des célébrations du Saint sont également intéressantes. Par exemple la bénédiction spéciale des pains et desserts de consistance molle car cette texture aiderait à soigner les maux de gorge.
Ainsi, dans la ville de Milan, il a été dit : « San Bias el benediss la gorge e el nas ».
A Lanzara, dans la province de Salerne, le jour de la fête il est coutume de préparer des boulettes appelées précisément « Boulettes de San Biagio ». La distribution de la panicelle a lieu le 3 février, jour de la fête de San Biagio, pendant la messe et après la procession.
A Salemi, dans la province de Trapani, les pains de San Biagio en forme de poisson, d’oiseaux, d’hippocampes et de fleurs rappellent le miracle de la libération de la ville des criquets bénis et distribués aux fidèles.
Les Reliques de San Biagio
Les reliques de San Biagio sont dispersées dans plusieurs lieux à travers le monde, en particulier en Europe, et notamment en Italie, où son culte est très vivant. Cependant, sur certains sites internet il est indiqué que les reliques sont dans une église déterminée alors que le nom de l’église varie suivant les sites. Il y a même une théorie rapportant que certaines reliques de San Biagio auraient été transférées en France au Moyen Âge et qu’elles se trouveraient dans des églises locales et dans des reliquaires dispersés.
C’est le cas de la basilique de Maratea , ville dont Biagio est le saint patron. Selon cette théorie, elles y seraient arrivées en 723 à l’intérieur d’une urne en marbre avec un chargement qui devait arriver à Rome depuis Sébaste, voyage qui fut alors interrompu à Maratea, à cause d’une tempête. On raconte que les murs de la basilique, et plus tard aussi la statue de Biagio érigée en 1963 au sommet de la basilique, suintaient d’une sorte de liquide jaunâtre que les fidèles collectaient et utilisaient pour soigner les malades. Le pape Pie IV en 1563, alors évêque, reconnut ce liquide comme « manne céleste ». Ce n’est pas un hasard si à Maratea le Saint revêt une signification particulière et est célébré deux fois par an ; Le 3 février, comme d’habitude, et jour de l’anniversaire du transfert des reliques , où les célébrations durent 8 jours, du premier samedi de mai au deuxième dimanche du mois.
Symbolisme, traditions populaires et culinaires
San Biagio est souvent représenté avec une croix, un cierge ou un peigne à carder, un outil utilisé dans son martyre. Il est encore aujourd’hui une figure importante de la dévotion populaire en Italie, symbolisant la guérison, la protection et l’espoir face à l’adversité.
La fête de San Biagio, célébrée chaque année le 3 février, est un événement important dans plusieurs régions d’Italie.
Elle est marquée par des rites religieux, des processions, des bénédictions, ainsi que par des traditions culinaires qui varient d’une région à l’autre.
Par exemple à Milan, à l’occasion de la fête de San Biagio, il est de coutume de manger le dernier panettone qui reste des vacances de Noël. C’est la tradition la plus folklorique de l’histoire de San Biagio.
Dans d’autres régions les gens préparent des friandises typiques aux formes particulières, qui rappellent le saint, et elles sont bénies par le curé et ensuite distribuées aux fidèles.
À Lanzara, un hameau de la province de Salerne, par exemple, il est de tradition de manger la fameuse “polpetta di San Biagio” (boulette de viande de San Biagio ). En Abruzzes, on prépare la panicelle à partir du 1er février. Selon un rituel ancien ces pains sont en forme de main pour se souvenir du moment où le saint posa sa main miraculeuse sur la tête du garçon qui avait ingéré l’arête de poisson.
Dans la ville de Salemi, on raconte qu’en 1542 le Saint sauva la population d’une grave famine, provoquée par une invasion de criquets qui détruisit les récoltes dans les campagnes, intercédant et répondant aux prières des gens qui invoquaient son aide. (Saint Biagio, en effet, en plus d’être le protecteur des « maux de gourmandise », est aussi le protecteur des récoltes) ; depuis ce jour à Salemi , chaque année le 3 février, on célèbre le Saint en préparant les soi-disant « cavadduzzi« , (https://girasolegirasole.blogspot.com/2014/02/cavadduzzi-e-cuddureddi-di-san-biagio.html ) littéralement »sauterelles », pour rappeler le miracle, et le « caddureddi » (dont la forme représente la « gorge ») , dont ce sont des petits pains préparés avec de l’eau et de la farine, bénis par le curé puis distribués aux fidèles.
À Lettomanoppello, dans la province de Pescara, ce sont les tarallucci di San Biagio avec des graines d’anis.
Mais le plus célèbre est peut-être le gâteau San Biagio, une tarte brisée typique de la région de Mantoue, en particulier de Cavriana, recette que je partage aujourd’hui avec vous.
En France, à l’église Saint- Eucaire de Metz, lieu-dit du « pèlerinage à saint Blaise », des brioches sont bénies.
Le « panettone de San Biagio »
La tradition de bénir le « panettone de San Biagio« , est plus récente.
Une ancienne légende populaire raconte qu’une femme, peu avant Noël, se rendit chez un frère nommé Desiderio pour faire bénir le panettone qu’elle avait préparé pour sa famille. Le frère, ayant peu de temps disponible, lui demanda de lui laisser le gâteau et de revenir le chercher après quelques jours, afin qu’il le bénisse le plus tôt possible.
Mais ce n’est qu’après Noël que le prélat s’est rendu compte qu’il possédait encore le panettone qu’il avait complètement oublié. Alors le frère pensa que la femme l’avait oublié et commença à le manger lentement, pour ne pas le jeter.
Cependant, le 3 février, la femme se rendit chez le frère pour récupérer son panettone béni. Frère Desiderio, désolé de l’avoir déjà mangé, alla quand même prendre le récipient vide pour le rendre à la femme. Et voici la découverte surprenante : il y avait un panettone deux fois plus grand que celui qui lui avait été laissé à Noël. Un miracle survenu le jour de San Biagio, protecteur de la gorge. Depuis lors, la coutume est de consommer ce jour-là un panettone, appelé San Biagio.
Réflexion du jour…
« San Bias al benedis la gula e il nas »,
Le dialecte italien qui, traduit signifie : « À San Biagio, la gorge et le nez sont bénis ».
« … Si le loup de sang ardent, Prend un mouton en sa dent, Quand du bois il sort en queste Huans tous apr̠ès la bête, Que soudain il soit recous : Je te prie, écoute-nous. … Garde poules et poussins, De renards et larcins ; Garde sauves nos avettes ; Qu’ils portent force fleurettes, Toujours en leurs petits trous ; Je te prie, écoute-nous. … »
Pierre de Ronsard a écrit, en 1609, un Hymne des pères de famille à saint Blaise,
Vélaska
3 février 2025Je saurais désormais qui prier pour mes maux de gorge.
En espagnol il me semble qu’il s’appelle San Blase.
Patricia Gemelli
3 février 2025En espagnol c’est San Blas de Sebasto. Merci pour votre visite!
Céline
29 janvier 2025Je ne savais pas que San Biagio était Saint Blaise. J’apprends tous les jours avec votre blog. Merci.
Patricia Gemelli
29 janvier 2025Bonjour Céline, je vous rassure moi non plus je ne faisais pas le lien entre les deux saints! Merci pour votre visite!