15 Août: Fête orthodoxe de la Dormition
Quelle différence entre Assomption et Dormition ?
L’Assomption et la Dormition sont deux concepts liés à la Vierge Marie, mais ils reflètent des différences théologiques et liturgiques significatives entre les traditions catholique et orthodoxe. Les origines divergents aussi entre les deux branches.

Même si la Dormition correspond au même événement que l’Assomption, la Dormition est une croyance principalement dans l’Église orthodoxe et les Églises orientales catholiques tandis que l’Assomption est une croyance principalement catholique. comme on a pu le voir dans cet article sur L’Assomption de la Vierge Marie, le terme assomption fait référence à la montée au ciel de la Vierge Marie, corps et âme, à la fin de sa vie terrestre.
Cette croyance a été officiellement déclarée comme dogme de foi par l’Église catholique en 1950 par le pape Pie XII dans la constitution apostolique Munificentissimus Deus. En ce qui concerne la date de la Dormition, elle fût fixée par l’empereur byzantin Maurice 1er, au 6e siècle de notre ère, au 15 août.
L’expression de la Dormition, quant à elle, fait référence à la « mort » ou plutôt au « sommeil » de la Vierge Marie avant son Assomption. Le terme « Dormition » signifie « endormissement », et cette fête commémore à la fois la mort paisible de Marie, sa résurrection, et son élévation au ciel.
Différences essentielles
Ces deux termes reflètent deux interprétations différentes de ce mystère qui concerne la Vierge Marie. L’Assomption met l’accent sur l’élévation immédiate de Marie au ciel, sans mentionner sa mort, alors que dans la Dormition l’accent est mis sur le fait que Marie a d’abord connu la mort avant d’être élevée au ciel (Assomption).
Pour l’orthodoxie, la Vierge Marie n’est pas vénérée pour elle-même : elle est magnifiée, exaltée, pour sa fécondité, sa relation maternelle avec le Dieu-Homme et sa communion avec lui. Sa sainteté lui vient de son union au Seigneur seul Saint.
Il y a aussi un certain contraste entre les deux termes. Le terme d’Assomption traduit l’idée que la Vierge Marie ne s’élève pas d’elle-même au ciel mais qu’elle y est élevée, « assumée
La tradition orthodoxe, elle, insiste sur la douceur de la mort de Marie, tel un endormissement. D’où ce terme de Dormition.

Les dissensions théologiques
La différence entre Dormition et Assomption est aussi théologique car les orthodoxes refusent le dogme de l’Immaculée Conception, défini par le pape Pie IX en 1854, sur lequel se base en partie l’Assomption. Pour les catholiques, Marie est immaculée par sa conception et sa naissance, elle n’a pas été touchée par le péché originel.
Les orthodoxes, eux, vénèrent la Vierge Marie comme étant « Toute Sainte » (Panagia) et la considèrent comme la plus pure des créatures humaines, mais ils n’adhèrent pas à l’idée qu’elle ait été exemptée du péché originel dès sa conception par une grâce spéciale. L’orthodoxie met l’accent sur sa pureté, sa sainteté, et sa soumission volontaire à la volonté de Dieu, mais elle n’adopte pas la notion catholique d’Immaculée Conception comme un dogme.
Ceci s’explique parce que pour les orthodoxes le péché originel n’est pas une culpabilité héréditaire présente dès la naissance mais plutôt une condition de mortalité et de corruption propre de la nature humaine. Dans cette perspective, Marie, tout en étant née dans cette condition humaine, a été sanctifiée par l’Esprit Saint et a vécu dans une pureté exemplaire, mais elle a été soumise aux conséquences de la condition humaine.
Les apparitions mariales et l’Assomption
Pour les l’église catholique, les apparitions mariales confirment que la Vierge Marie est vivante au ciel, corps et âme : elles correspondent donc à la doctrine de l’Assomption et non pas à celle de la Dormition. D’autre part, la Vierge Marie s’est manifestée à Bruno Cornacchiola le 12 avril 1947, à Tre Fontane, sous le nom de Vierge de la Révélation, et lui a dit :
« Mon corps ne s’est pas corrompu, car il ne pouvait se corrompre. Mon divin Fils et les anges sont venus à ma rencontre à l’heure de ma mort. »
A ce sujet, Pie XII a été sensible à cette apparition, et a rencontré Bruno Cornacchiola en 1949, un an avant la promulgation du dogme de l’Assomption.
Sources :
-S. Mimouni, Dormition et Assomption de Marie. Histoire des traditions anciennes, Paris : Beauchesne, 1995, p. 21.
Dans Marie de Nazareth (https://www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/doctrine/5-verites-dogmatiques-concernant-la-vierge-marie/lassomption-de-marie/dormition-et-assomption-quelles-differences?gad_source=1&gclid=Cj0KCQjwwuG1BhCnARIsAFWBUC0OXA1LCVv50ntXMT_swFo78ueuC4ig0R-LNErNmyT4X5cmnRDhJ1QaAmceEALw_wcB)