LA CUISINE PROTESTANTE
Lorsque l’on parle de « cuisine protestante » on fait référence aux traditions culinaires liées à la communauté protestante, particulièrement en Europe du Nord et en France.
Il s’agit d’une cuisine dont les caractéristiques peuvent être résumées en deux mots : sobriété et simplicité.
A la découverte de la cuisine protestante
La cuisine protestante privilégie des plats simples, peu sophistiqués et sans excès. Les recettes sont souvent conçues pour nourrir de façon saine et modeste, avec des produits accessibles, en évitant les techniques culinaires extravagantes.
Cette cuisine est souvent caractérisée par sa simplicité et sa sobriété, des valeurs importantes dans la culture protestante historique, qui valorise la modestie et le rejet du luxe ostentatoire, y compris à table.
La cuisine protestante fait souvent appel à des produits locaux et de saison, ainsi que peu transformés. Ce choix met en avant une certaine sobriété et une proximité avec la nature.
Le refus de l’ostentation
Contrairement à la cuisine catholique française, riche en plats opulents et festifs, notamment les repas associés à Noël, Pâques, avec des mets savoureux et généreux, la cuisine protestante reste simple même lors des fêtes. Les repas festifs sont modestes et peu couteux, sans excès de viande ou de sauces riches. La cuisine protestante privilégie l’aspect fonctionnel des aliments. Dans la vision culinaire protestante l’alimentation est vue comme un besoin plutôt que comme un plaisir.
Mets traditionnels protestants en Europe nordique
En Alsace
Des exemples de plats qui illustrent cette tradition culinaire son les potages aux légumes et à l’orge ou le poisson poché.La choucroute au poisson est souvent privilégiée par les protestants alsaciens pour des repas plus légers.
La Tarte à l’oignon (Zewelkueche ou Zwiebelkuchen), recette que je partage aujourd’hui avec vous et qui est d’origine allemande.
Le Sürlawerla, ce plat, souvent servi chez les familles protestantes alsaciennes, consiste en un foie de porc ou de bœuf cuit avec des oignons et du vin blanc, accompagné de pommes de terre sautées ou d’une purée. C’est un plat simple, en phase avec l’esprit de sobriété et de non-gaspillage.
La cuisine protestante en Allemagne
L’Eintopf : une sorte de ragoût préparé avec des légumes de saison, des pommes de terre, parfois des haricots, des pois et une viande fumée ou des saucisses. L’Eintopf est très populaire dans les familles protestantes allemandes pour sa simplicité et son côté nourrissant.
Le Grünkohl mit Pinkel : plat à base de chou frisé cuit longuement avec des oignons et accompagné de Pinkel, une saucisse fumée. Ce plat d’hiver est copieux et souvent associé aux festivités protestantes locales.
La Kartoffelsuppe : c’est une soupe de pommes de terre agrémentée de poireaux, de carottes, de céleri et parfois de morceaux de saucisses. Elle est servie comme un plat principal, particulièrement en hiver.
Hering unter dem Pelzmantel : Une salade de hareng typiquement allemande où le poisson est mariné avec des pommes de terre, des betteraves, des oignons et des œufs durs. Elle est populaire dans le nord de l’Allemagne.
Au Pays-Bas
Le Stamppot : Ce plat national des Pays-Bas est un mélange de purée de pommes de terre avec des légumes comme le chou frisé (boerenkool), les carottes, les oignons ou les endives. Souvent servi avec une saucisse fumée (rookworst), c’est un plat simple et réconfortant, courant dans les familles protestantes pour sa sobriété.
Hutspot : Semblable au Stamppot, le Hutspot est un ragoût de pommes de terre, de carottes et d’oignons, servi avec du bœuf ou du porc. Cette recette est connue pour son origine modeste et sa simplicité.
Broodmaaltijd : Ce plat de pain est un repas très simple de tranches de pain de seigle ou complet, accompagné de charcuterie, de fromage ou de beurre de cacahuète. Il est souvent servi comme repas du soir léger ou lors des fêtes familiales.
Pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark)
En Suède
Ärtsoppa och pannkakor : Le jeudi, les Suédois mangent traditionnellement une soupe de pois jaunes (ärtsoppa) accompagnée de crêpes (pannkakor) en dessert. Ce repas simple et nourrissant trouve ses racines dans la tradition protestante suédoise, car le vendredi était autrefois jour de jeûne.
En Norvège
Lapskaus : Un ragoût de bœuf ou d’agneau avec des pommes de terre, des carottes, du poireau et d’autres légumes, simple et nourrissant, parfait pour les climats nordiques rigoureux.
Rakfisk : Ce plat est à base de poisson (souvent de la truite) fermenté, une technique traditionnelle de conservation qui remonte à des siècles. Le Rakfisk est apprécié pour son goût unique et est souvent servi avec des oignons et de la crème fraîche.
Au Danemark
Le Smørrebrød : Ces tartines ouvertes sur pain de seigle sont garnies d’ingrédients simples comme du hareng mariné, des œufs durs, de la charcuterie, du poisson fumé, et des légumes. Bien que populaires dans toute la culture danoise, ces plats de pain avec des garnitures humbles sont aussi enracinés dans la tradition protestante danoise.
Stegt flæsk med persillesovs : Ce plat consiste en du porc croustillant servi avec une sauce au persil et des pommes de terre bouillies. Très populaire, il est rustique et savoureux, et apprécié pour sa simplicité.
Koldskål : Souvent servi en dessert en été, le koldskål est une soupe froide à base de babeurre, citron et vanille, servie avec des biscuits.
Vélaska
4 novembre 2024Je cherchais des recettes protestant mais sans succès.
Un jour découvre un gâteau protestant “La Douce” mais impossible de savoir comment faire ce gâteau. Il y a tout juste les aliments de nomme, aucunes mentions de la quantité pas même comment faire ce dit-gâteau, la cuisson, le temps, le repos de la pâte etc…
Je me suis toujours posée la question si certaines communauté religieuse ne veulent pas garder leur secrets culinaires.
Patricia Gemelli
4 novembre 2024Bonjour Vélaska, vous avez raison il est presque impossible de trouver la recette de ce gâteau. Je ne crois pas que ce soit par volonté de garder secrète la recette mais par la perte des traditions. De nos jours ce sont surtout les associations qui conservent certaines recettes et elle préparent certains mets lors des fêtes surtout dans des villages. D’après ce que j’ai pu obtenir comme information, il existe des variantes de ce gâteau, avec pommes ou avec fruits secs comme la version de la Haut eLoir où les noix sont très prisées. Après si vous avez les ingrédients, vous savez il s’agit de faire des essais, la cuisine c’est de la chimie et c’est en faisant des essais que les recettes ont été crées. Je vous laisse la recette d’une de ces nombreuses versions, celle-ci appartient à la région HAute Loire: Une recette fidèle à l’esprit de simplicité et d’authenticité qui caractérise le protestantisme. Dans cette version, on retrouve souvent des noix, très présentes en Haute-Loire. Pour un gâteau (recette traditionnelle du gâteau protestant La Douce) 8 à 10 parts :
200 g de farine
150 g de sucre
125 g de beurre fondu (ou d’huile neutre)
3 œufs
100 g de raisins secs
100 g de noix concassées
1 sachet de levure chimique
1 cuillère à soupe de rhum ou d’eau de fleur d’oranger (facultatif)
Zeste d’un citron ou d’une orange (selon préférence)
1 pincée de sel
Préparation
Préchauffez le four à 180°C (350°F) et préparez un moule à cake ou un moule rond (environ 22 cm de diamètre) en le beurrant et le farinant.
Préparation des raisins secs :
Faites tremper les raisins secs dans un peu de rhum, de l’eau tiède, ou de l’eau de fleur d’oranger pour les parfumer et les rendre plus moelleux, pendant environ 10 minutes. Égouttez-les ensuite.
Préparation de la pâte :
Dans un grand bol, battez les œufs avec le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et devienne légèrement mousseux.
Ajoutez le beurre fondu (ou l’huile) et mélangez bien.
Incorporation des ingrédients secs :
Dans un autre bol, mélangez la farine, la levure chimique et la pincée de sel.
Ajoutez ce mélange sec à la préparation humide, et mélangez jusqu’à obtenir une pâte homogène, sans grumeaux.
Ajout des noix et des arômes :
Incorporez délicatement les raisins secs égouttés, les noix concassées et le zeste de citron ou d’orange.
Si vous utilisez du rhum ou de l’eau de fleur d’oranger, ajoutez-le à cette étape pour parfumer la pâte.
Cuisson :
Versez la pâte dans le moule préparé et lissez la surface.
Enfournez pour environ 40 à 45 minutes, ou jusqu’à ce qu’une lame de couteau insérée au centre ressorte propre.
Refroidissement et dégustation :
Laissez le gâteau refroidir dans le moule quelques minutes avant de le démouler et de le laisser refroidir complètement sur une grille.