Songkran, le nouvel an bouddhiste
Par Patricia GemelliEt la recette de riz au carottes et au tofu: recette shojine (vegan)
Songkran est une fête traditionnelle qui marque le nouvel an bouddhiste et dont les dates renvoient au changement de position du soleil dans le ciel astrologique. Cette année, elle a lieu du 13 au 15 avril.
Cers dates correspondent à l’entrée du soleil dans la constellation du bélier. Ce point variant d’environ 1 degré tous les 72 ans, la date s’en trouve ainsi légèrement modifiée au fil du temps.
Le bouddhisme est considéré en Occident comme une sagesse plutôt que comme une religion. Les enseignements du Bouddha organisent la vie de ses disciples et l’alimentation occupe une place importante dans la voie de l’Éveil .
Dans la tradition bouddhiste les moines ne consomment pas de chair animale car le premier principe moral est la non-violence en évitant d’attenter à la vie d’un autre être vivant sensible. Cependant, il ne s’agit pas d’interdits alimentaires et certains moines peuvent parfois accepter un plat contenant de la viande car un moine doit se satisfaire de ce qu’on lui offre. C’est souvent un choix personnel.
Le Nouvel An bouddhiste theravada est une célébration importante dans les pays où le bouddhisme theravada est prédominant, tels que la Thaïlande, le Sri Lanka, le Laos, le Cambodge et le Myanmar. Cette fête marque le début de l’année selon le calendrier lunaire bouddhiste, qui est basé sur les cycles de la lune.
Les festivités du Nouvel An bouddhiste theravada varient selon les cultures et les pays, mais elles comprennent généralement des rituels religieux, des visites de temples, des offrandes aux moines, des prières et des méditations. Les gens nettoient également leurs maisons et s’engagent dans des actes de charité et de générosité envers les moins fortunés.
Une caractéristique notable de cette célébration est le lancer d’eau qui symbolise le rafraîchissement spirituel et le renouveau. Les gens se versent de l’eau les uns sur les autres pour se purifier et se souhaiter une bonne année à venir. Dans le bouddhisme, l’eau incarne la pureté et est censée purifier spirituellement: elle vous nettoie de toute malchance ou fautes de l’année écoulée et vous bénit de fortune et de bonheur pour l’année à venir.
Le Nouvel An bouddhiste theravada est une période de réflexion, de gratitude et de renouveau spirituel pour de nombreux bouddhistes dans le monde entier.
Une gastronomie bienveillante dans le bouddhisme japonais
Les mots japonais « shojin », qui signifie « diligence » ou « effort » et « ryori » qui signifie « cuisine » désignent la cuisine shojin, née dans les monastères bouddhistes de Kyoto au VIème siècle. La cuisine shojin ryori trouve ses origines dans les principes du bouddhisme zen, mettant l’accent sur la simplicité, la pureté et l’harmonie avec la nature. Elle est basée sur les idées de non-violence et de respect envers tous les êtres vivants, ce qui se traduit par une alimentation végétarienne stricte, voire végétalienne dans certaines versions.
Les plats de shojin ryori sont préparés en respectant les produits de saison et de provenance locale. C’est une cuisine saine et équilibrée qui nourrissant le corps et l’esprit. Les techniques de cuisson dans la cuisine shojin ryori sont simples préparés avec peu de sel et de sucre.
Les plats de shojin ryori respectent certaines valeurs esthétiques et la beauté naturelle des aliments en invitant les convives à une expérience sensorielle complète.
En résumé, la cuisine shojin ryori est bien plus qu’une simple alimentation ; elle incarne un mode de vie holistique en harmonie avec les principes bouddhistes de compassion, de respect de la nature et de recherche de l’équilibre.
La nourriture de l’éveil
Dans les traditions bouddhistes japonaises, l’alimentation est une voie. Ainsi au cours des siècles, ces traditions culinaires se sont transformées en véritable art culinaire qui porte le nom de shōjin ryōri, shojine dans sa transcription française.
La shojine, la cuisine des temples, s’appuie sur trois principes essentiels :
• La non-violence, le premier précepte bouddhiste : aucun produit d’origine animale n’est utilisé.
• L’harmonie, héritée des principes diététiques chinois. Dans une même assiette, les saveurs et les couleurs se répondent les uns les autres et permettent d’apprécier chaque aliment.
• La simplicité qui fait l’âme japonaise. Nul besoin d’une cuisine complexe et élaborée pour qu’elle soit saine et bonne!
Dans son aspiration à la bienveillance et à l’éveil, cette cuisine possède une dimension universelle.
Source: https://lerefugeduplessis.org/shojin-ryori-cuisine-zen/
Les recettes du temple
Le riz au carottes et au tofu: Recette shojine (vegan)
J’ai choisi cette recette car j’adore le riz et elle est délicieuse et très originale à mes yeux d’occidentale. Son auteur est Jiun. Disciple du Bouddha, enseignant dans la tradition zen, bouddhiste engagé, écrivain et cuisinier.
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Ingrédients
280 g de riz rond blanc
75 g de carottes
180 g de tofu ferme
1 cuillère à soupe de shio koji (pour préparer vous même le shio koji cest ICI )
Pour le bouillon : 2 cuillères à soupe de sauce de soja (shōyu), 2 cuillères à soupe de vin blanc doux, 1 cuillère à soupe de sucre, 2 cuillères à soupe d’eau, une pincée de sel
De l’huile neutre pour friture
Tige de ciboule japonaise (Negi) mon apport personnel donc facultatif
Préparation
- Égoutter le tofu pour enlever l’eau excédentaire: envelopper le bloc de tofu dans un linge ou dans une mousseline, le poser sur une grille avec un poids par-dessus.
Laisser égoutter de 20 à 30 minutes. - Une fois le tofu égoutté, couper des tranches de 7 à 8 millimètres d’épaisseur (j’ai fait de petits dés).
- Frire les dés ou tranches de tofu de 3 à 5 minutes dans de l’huile chaude jusqu’à ce qu’ils soient dorés.
Les poser sur un linge (pour moi sur du papier absorbant).
Dans la recette originale il faut les passer sous un filet d’eau chaude pour enlever l’huile excédentaire (j’ai omis cette étape).
Dans une casserole, verser les ingrédients du bouillon, sauce de soja, vin blanc, sucre et eau, ajouter les morceaux de tofu frit et laisser cuire à feu doux jusqu’à réduction complète. - Pendant ce temps, laver et préparer le riz pour la cuisson du riz (pour une description complète des opérations de rinçage, brassage, séchage, trempage, c’est ici).
Laisser tremper de 20 à 30 minutes dans le volume d’eau nécessaire à la cuisson. - Couper en très fine julienne les carottes.
- Dans la casserole de cuisson du riz, ajouter le shio koji, une pincée de sel, remuer et incorporer le tofu frit et les carottes et la ciboule (facultatif) sans plus remuer les ingrédients.
Faire cuire le riz selon la procédure usuelle.
Garder à couvert 10 minutes une fois le riz cuit. - Déguster.
Mes conseils
Vous pouvez fabriquer votre Ohio Koji ou l’acheter dans une épicerie japonaise si vous en avez dans votre ville ou en ligne comme ICI.
Sinon, vous pouvez replacez-le simplement en ajoutant un peu plus de sel dans l’eau de cuisson du riz.
A lire
Je vous laisse ce lien vers un article très intéressant:
Devant une superbe tomate «Les humains sont incapables d’en créer une seule, mais l’air, le soleil et l’eau, si, remarque-t-il. C’est un miracle. Les arbres et les végétaux relèvent à ce titre du divin. Ils nous donnent sans rien demander en retour.» Toshio Tanahashi, Chef japonais spécialiste de la cuisine shojin).
Et cet autre article, le bouddhisme dans l’assiette.
La pensée du jour
Voici ces paroles attribuées au Bouddha : « Ceux qui se dévorent les uns les autres renaîtront bêtes féroces, puantes et insanes. Ceux qui s’abstiennent de viande et d’alcool renaîtront parmi les sages et les saints. » (Soûtra Laṅkâvatâra, chapitre VIII, verset 256).
Remerciements photos Pixabay: truthseeker08, TheDigitalArtist, 652234, dylanagonzales2011
Par Patricia Gemelli
Vélaska
15 avril 2024Merci pour votre explication. J’ai vu aussi qu’au Japon il y avait des juifs et musulmans aussi.
Pourriez-vous me dire si le nouvel an chinois est bouddhiste ou n’a rien avoir avec le bouddhisme ?
La Chine est-elle bouddhiste ou hâté ? Ne combat-telle le Dalaïlama du Tibet ?
Hormis Bouddha qui est vénéré n’y a t-il pas un représentant du bouddhisme comme le pape qui représente les catholiques du monde ?
Patricia Gemelli
15 avril 2024Re-bonjour Vélaska, en effet au Japon il y a des musulmans mais c’est une infime minorité. Il s’agit des Hui, une minorité ethnique et culturelle musulmane chinoise. Les juifs sont encore moins nombreux environ 2000 juifs vivant essentiellement à Tokyo. Il ne faut pas oublier que la Chine compte environ 1,41 milliard de Chinois ! C’est un géant démographique. Quant au Nouvel An chinois, lui-même il n’est pas exclusivement bouddhiste. Cette fête est influencée par différentes croyances et traditions mais les célébrations ne sont pas spécifiquement liées au Bouddhisme. Même si le bouddhisme est très important en Chine. Pour répondre à votre autre question: Il n’y a pas UN seul chef comme le Pape pour les catholiques ou le Pope pour les orthodoxes, les chefs spirituels du bouddhisme diffèrent selon les traditions et les écoles. Dans certains courants il y a vénération de figures historiques, des leaders monastiques etc. Le Dalaï Lama par exemple est le chef spirituel du bouddhisme du Tibet et le problème avec la Chine c’est plutôt une question d’ordre politique et non religieux car la Chine considère le Tibet comme faisant partie intégrante de son territoire mais en réalité la Chine a envahi le Tibet en 1950 et le Dalaï Lama a dû fuir le Tibet et s’exiler. Pour le gouvernement chinois le Dalaï Lama est un séparatiste et la Chine ne veut pas l’indépendance du Tibet. Triste histoire! Belle soirée à vous! Merci de votre fidelité.
Vélaska
15 avril 2024Je croyais que la religion du Japon était le shintoïsme.
Parmi les pays qui pratiquent officiellement le bouddhismes est-ce que les pratiques et fêtes sont les même ou sont différents d’un pays à un autre ?
Patricia Gemelli
15 avril 2024Bonjour Vélaska,
Au Japon, il existe plusieurs religions et traditions spirituelles qui coexistent harmonieusement. Les principales religions sont tout d’abord le Shintoïsme (la religion autochtone) et ensuite le Bouddhisme qui a été introduit par L’Inde, la Chine et la Corée. Il y a plusieurs écoles bouddhistes au Japon et chacune a sa propre interprétation et pratique, mais elles partagent toutes l’enseignement fondamental du Bouddha. C’est un peu ce qui se passe avec le bouddhisme dans les différents pays, en plus des différentes écoles bouddhistes , chaque pays a ses propres traditions régionales qui peuvent influencer la pratique .Par exemple, les festivals, les rituels de prière et les cérémonies funéraires peuvent différer considérablement d’un pays à l’autre. Aussi dans certains pays, le Bouddhisme a interagi avec d’autres traditions religieuses, telles que le Shintoïsme au Japon ou l’Hindouisme en Asie du Sud, ce qui a également influencé sa pratique. Le Bouddhisme donc partage un ensemble de principes et d’enseignements fondamentaux communs aux différents pays mais la pratique varie considérablement d’un pays à l’autre en raison de facteurs historiques, culturels et régionaux. Il y a aussi une minorité chrétienne au Japon: catholiques et protestants. Je suis contente de votre visite! Bonne semaine.
Flo
12 avril 2024J’ai une grande admiration pour cette religion ou philosophie comme vous le dites! Merci pour cet article.
Patricia Gemelli
13 avril 2024Bonjour Flo, C’est une religion ou une sagesse qui fascine. Merci pour votre visite et bon week-end!