Tacos mennonites
La recette de tacos mennonites peut vous paraître étrange car lorsqu’on pense aux mennonites, on imagine une cuisine européenne surtout allemande, alsacienne, hollandaise ou même russe. Alors que les tacos sont un plat emblématique de la cuisine mexicaine.
La recette que je partage aujourd’hui avec vous est une recette fusion car il s’agit d’un plat préparé par les mennonites de Chihuahua. Pour mieux comprendre je vous invite à lire attentivement cet article. Commençons par définir ce que c’est qu’un taco.
Qu’est-ce qu’un taco?
Le Taco se compose d’une tortilla souple, légèrement réchauffée sur laquelle on place une garniture d’ingrédients frais, colorés, bien épicés et que l’on replie sur elle-même. Les tacos se composent en général de viande (bœuf, poulet ou porc), d’oignon rouge, de piments, de fromages variés ,de poivrons et de coriandre. Dans le cas des tacos mennonites, on ajoute le célèbre fromage mennonite dont je parle dans cet article. Les tacos se dégustent avec les doigts !
Les mennonites
Nous avons vu dans ces deux articles ICI et ICI que les mennonites sont un groupe ethno-religieux dont l’origine remonte à l’année 1525. A l’origine, ce groupe s’était installé aux Pays-Bas et son chef religieux était Menno Simons (1496-1561), un anabaptiste protestant pacifiste.
Au fil du temps, les mennonites ont dû émigrer, un long exode provoqué par des divergences avec les politiques des États qui les accueillaient.
Le dernier endroit qui les a accueillis a été le Manitoba, au Canada, où ils ont dû partir après la Première Guerre mondiale, car être germanique n’était pas bien vu.
Examinons donc cette « diaspora ». Depuis les Pays-Bas et l’Allemagne, les mennonites se sont d’abord déplacés, au XVIème siècle, vers la Prusse, c’est-à-dire l’Allemagne actuelle. À la fin du XVIIIème siècle, ils se dirigent vers la Russie, puis, dans la seconde moitié du XIXème siècle, ils débarquent dans la région du Manitoba, au Canada puis aux États-Unis.
En 1922, ils arrivèrent enfin à Ciudad Cuauhtémoc où ils achetèrent de vastes superficies de terres, et environ 1300 familles arrivèrent par chemin de fer, apportant avec elles charrettes, chevaux percherons et leur riche tradition agricole.
Le Mexique leur a ouvert les portes et ils ont été autorisés à acheter un terrain dans la municipalité de Cuauhtémoc, Chihuahua. Dans ce pays, leurs coutumes et leur mode de vie ont toujours été respectés.
Ainsi, environ 6 000 mennonites sont arrivés, et actuellement on estime qu’il y en a 50 000 au Mexique.
Au cours de leur installation, ils ont construit des dizaines de moulins à vent pour extraire l’eau des puits. À cette époque, ils n’utilisaient pas d’énergie électrique ni de véhicules à moteur, leurs tracteurs étaient équipés de pneus en fer au lieu de caoutchouc et ils étaient transportés dans des charrettes tirées par des chevaux.
Deux courants mennonites
N’oublions pas qu’il existe deux types de mennonites: les traditionnels qui suivent leur code à 100%, fondent leur éducation sur la Bible et ne se « mélangent » pas avec d’autres groupes et les libéraux, dont leurs coutumes ne sont pas aussi profondément enracinées et vivent en dehors de leur communauté.
Les mennonites traditionnels fréquentent une école exclusivement réservée à eux entre 7 et 13 ou 14 ans, puis rejoignent le marché du travail dans le cas des hommes, ou le foyer s’il s’agit de femmes.
Les libéraux peuvent désormais fréquenter les écoles dites libérales intégrées au SEP (Secretaría de Educación Pública/ Ministère de l’Education Publique) et terminer leurs études secondaires, puis aller travailler ou poursuivre des études universitaires. Selon les estimations, 80 % des mennonites restent traditionnels et seulement 20 % libéraux.
Depuis les années quatre-vingt, les mennonites sont devenus plus flexibles et utilisent aujourd’hui pratiquement tout ce que la vie moderne leur offre. Néanmoins il existe encore quelques communautés traditionnelles comme celle d’El Sabinal, où le temps s’est arrêté. La production artisanale mennonite y est un des piliers économiques de l’État surtout avec des nombreuses fromageries commercialisant les célèbres fromages mennonites.
Le fromage mennonite
L’état de Chihuahua est réputé pour sa production de produits laitiers de très bonne qualité. Un des fromages le plus populaire est le requesón (l’équivalent de la ricotta italienne) qui agrémente souvent les plats de Carême. Il a une saveur neutre et peut être utilisé dans des recettes sucrées et salées.
Préparation des tacos mennonites
Pour 1 taco
Ingrédients
1 tortilla pour tacos
1 poignée d’émincés imitant le poulet
Yaourt de soja assaisonné d’un peu de sel, ail en poudre et poivre
Fromage vegan de votre choix (ici type feta et un autre « faux-mage » râpé
Trois tomates cerise
Oignon rouge émincé
Sel
Jus de citron vert
Poivre noir, piment, pignon et ail en poudre
Paprika fumée
Huile de tournesol
Sauce (Salsa à tacos)
1/2 avocat, écrasé
2 cuillères à soupe de mayonnaise
2 cuillères à soupe de salsa (facultatif)
Jus de 1/2 citron vert
2 cuillères à soupe de coriandre fraîche, hachée finement
Préparation
- Dans un bol faire mariner les émincés végétaux avec de la paprika fumée, piment, oignon et ail en poudre.
Ajouter du poivre noir et du sel.
Bien mélanger. - Chauffer une poêle pendant 2 minutes.
Ajouter de l’huile de tournesol ou de cuisson.
Y faire revenir les émincés pendant quelques minutes (suivre les instructions selon le produit utilisé).
Réserver. - Dans une autre poêle faire réchauffer les tortillas en les badigeonnant d’huile à l’aide d’un pinceau de cuisine et en les retournant.
- Garnir chaque tortilla d’un peu d’émincés, saucer avec le yaourt de soja.
- Pour la sauce mélanger tous les ingrédients dans un bol pour obtenir une texture onctueuse.
- Ajouter les « fromages » végétaux et finir par la sauce à tacos « salsa ».
Je vous laisse cette vidéo pour vous inspirer!
La cuisine mennonite de la région de Chihuahua
Elle est le résultat d’un mélange de traditions culinaires portées par les mennonites depuis leurs origines en Europe jusqu’à leur établissement au Mexique en 1922. Ces plats typiques ont évolué et ont été fusionnés avec des ingrédients et des techniques régionales, donnant naissance à une gastronomie unique, en plus d’être l’une des principales activités économiques de ce groupe religieux.
Ils produisent la plupart de leur nourriture. Les confitures, les fruits au sirop, les biscuits, le pain, les légumes, la viande et le fameux fromage mennonite, fabriqué avec le lait de leur propre bétail. Le fromage se trouve couramment dans les supermarchés et magasins ou est vendu directement par les membres de la communauté dans différentes villes du pays. On l’utilise notamment dans les quesadillas.
Outre le fromage, la cuisine mennonite se caractérise par ses pommes, Chihuahua étant le plus grand producteur du Mexique avec une récolte qui atteint plus de 85 % de la production nationale. Les pommes sont utilisées dans différents desserts, confitures et biscuits mennonites. Les autres fruits habituellement cultivés sont les cerises, les poires, les abricots, les pêches et les prunes.
Pour remercier, les photos: Douglas Clark, Marie Martin, Foto de Marie Martin en Unsplash, Foto de Randy Fath en Unsplash.
Vélaska
10 avril 2024L’article nous apprend beaucoup sur la communauté. Même si les amish restent mes favoris je découvre de plus en plus avec les mennonites et huttérites. La vie certes est dur et pénible mais vivent de leur travaille honnêtement fait.
Il est vrai que les mennonites sont très renfermé entre eux. Un jour j’ai vu une vidéo sur eux et ils avaient demandé aux gens qui venaient les voir de ne pas les filmer ou enregistrer leur voix et surtout ne pas citer leur lieux d’habitation pour éviter des touristes. Cela étaient arrivés du coup toute la communauté a du partir de leur ville pour vivre ailleurs pour préserver leur tranquillité.
De plus ils sont très stricts et n’hésitent pas à utiliser le châtiment corporel même pour les adultes. Un mennonites a témoigné qu’un des leur fut emmener par plusieurs hommes de la communauté en dehors de la communauté, il fut attaché à une carriole et loin des regards il fut fouetté par plusieurs hommes de la communauté car il avait bu de l’alcool.
Ils n’aiment pas “les étrangers” et refusent de leur parler prétextant qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils disent. C’est fort dommage car ils pourraient nous apprendre beaucoup de chose et surtout comme travailler. J’imagine qu’ils doivent cultiver et récolter leur fruit et légumes les plus bio possible.
Je me demande comment ils sont considéré par l’État Mexicain, bolivien et autre pays d’Amérique Latine ? Sont-ils bien vu ? Sont-ils accepté ? Persécuté ?
Leur magasins sont-ils ouvert pour tout le monde ou uniquement pour eux ?
Ils ne se mélangent pas avec d’autres groupe pourtant si la personne non mennonite s’intègre et vit comme eux où est le problème ? Et les huttérites sont-ils de même ? Je me demande si les amish et huttérites sont ainsi question discipline et sévérité envers les leur et rejettent ceux qui ne sont pas de chez eux ?
J’ai cherché voir s’il existait un dictionnaire des ces communautés pour apprendre leur langues apprendre leur dialecte car il me semble qu’il s’agit un dialecte allemand mais je n’ai rien trouvé. Les mennonites, Amish, Huttérites parlent-ils la même langue ou bien c’est encore différents ? Savez-vous s’il existe effectivement un dictionnaire même en espagnol comme il existe un dictionnaire espagnol-gitan ? Merci
Merci pour cet article de cette communauté même si j’ai du mal à imaginé cette culture dans d’autres pays comme en Europe et en Russie ou en Afrique car si tel est le cas il ne s’habillent pas comme les anciens ?
On peut dire une chose que ne pourra pas nier ils savent se servir de leur bras et mains et travaillent à le sueur de leur front. On devrait revenir à vivre comme eux, certes pas avec les costumes mais avec le dur labeur pour réapprendre à vivre comme autrefois ou respect, traditions étaient en valeurs et le savoir vivre et que le modernisme à tout détruit et les mœurs immorales ont détruit tout le respect qui n’existe plus.
Patricia Gemelli
10 avril 2024Bonjour Vélaska,
Les mennonites qui sont très renfermés et qui refusent d’être pris en photo et le contact avec les étrangers ou “les anglais” comme ils appellent les étasuniens sont ceux qui appartiennent au Vieil Ordre, ce sont les plus stricts et traditionalistes, c’est pareil pour les amish. MAis il y a les plus modernes dans les deux communautés qui ont des commerces, par exemple les amish qui ont des restaurants ou autres commerces ouverts à tout le monde. Mais les plus ouverts dans les courants modernes sont les mennonites qui vont jusqu’à avoir par exemple une chaîne internet , qui ont même des blogs car ils ont internet. Les plus modernes des amish sont moins enclins à ce type d’intégration cependant. Pour ce qui est des délits, n’oublions pas que amish ou mennonites ils sont avant tout des être humains et donc même si c’est moins courant que dans nos sociétés, il y a aussi des crimes parmi eux. Il y a eu des histoires de viols chez les amish notamment l’affaire de Lee Kaplan, arrêté pour le viol d’une fille de 14 ans en Pennsylvanie et apparement avec la complicité des parents et ce n’est pas le seul cas. En ce qui concerne l’intégration de non amish c’est rare mais il y a des cas et il faut accepter leur mode de vie à 100 %. Les dictionnaires dont vous parlez existent mais seulement anglais- allemand amish. Et pour répondre à votre question sur l’Amérique LAtine, ils ne sont pas poursuivis au contraire! Ils contribuent à l’économie du pays à grâce à leurs productions artisanales, dans le cas du Mexique j’en parle dans mon article. Ils sont respectés et acceptés.Et les seuls à s’habiller de façon traditionnelle ce sont les “Ancien Ordre” les “modernes” en général s’habillent comme tout le monde mais il peut y avoir des exceptions pour des raisons personnelles ou touristiques! J’espère avoir répondu à vos questions. Merci de votre fidelité.