Fête de la Réformation

La fête de la Réformation commémore un moment fondateur du protestantisme. Elle est observée surtout dans les pays de tradition luthérienne ou réformée, Allemagne, Suisse, pays nordiques, Alsace, etc.

Cette fête est célébrée le 31 octobre en souvenir du jour où Martin Luther aurait affiché ses 95 thèses sur la porte de l’église du château de Wittenberg en 1517. Elles dénonçaient surtout la vente des indulgences (ces pardons que l’Église faisait payer pour réduire le temps au purgatoire). 

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Luther pensait que le salut ne s’achète pas, mais vient uniquement de la foi et de la grâce de Dieu. A travers ses écrits donc, il appelait à un retour à la foi fondée sur l’Écriture. 

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Cet événement fut le point de départ d’un bouleversement profond : la division de l’Église d’Occident qui marqua le début d’un vaste mouvement religieux, intellectuel et politique : la Réforme, qui conduisit à la naissance des Églises protestantes.

Cet événement transforma en profondeur les pratiques religieuses et les représentations du monde : il modifia la manière de prier, de lire la Bible et d’entendre la Parole de Dieu, mais aussi les habitudes de vie ( se nourrir, se vêtir, aimer, parler, organiser le temps ou envisager la mort). La Réforme engagea ainsi une mutation spirituelle et culturelle majeure des sociétés européennes.

Pour plus d’informations je vous laisse ce lien vers mon précédent article « Fête de la Réformation ».

Qui était Martin Luther?

Martin Luther est né en 1483 à Eisleben. Il entra au couvent des Augustins à Erfurt en 1505.  Il était théologien et professeur d’allemand. Après la publication de ses 95 thèses critiquant l’Église, il fut excommunié par Rome au début de l’an 1521. Il se cacha au château de la Wartburg où il traduisit le Nouveau Testament en allemand pour le rendre accessible à tous. Le peuple et nombre de princes reprirent son enseignement.

Il épousa en 1525 la nonne Katharina von Bora. Et pour cause, en 1521, Martin Luther avait publié le De votis monasticis, déclarant que rien dans les écritures ne justifiait l’existence du monachisme et que les vœux prononcés par les religieux n’avaient aucune valeur. Il  décéda en 1546 à Eisleben. Différentes sources rapportent qu’il aurait succombé à une crise cardiaque ou à une attaque cérébrale mais sans certitude.

Luther sur son lit de mort illustration de LHistoire du protestantisme par James Aitken Wylie pub. 1878
Luther sur son lit de mort, illustration de James Aitken Wylie-1878.

Ses dernières paroles écrites, retrouvées sur un petit billet, furent :« Nous sommes des mendiants : c’est la vérité. » Si vous voyagez en Allemagne pour pouvez visiter la  maison de Luther (Lutherhaus) un cloître  où il vécut pendant plus de 35 ans à Wittemberg. Le musée est à ce jour le plus grand musée du monde de la Réforme protestante. Le bâtiment est reconnu comme site du patrimoine mondial depuis 1994.

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Maison de Luther à Wittenberg

L’alimentation protestante

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L’alimentation protestante s’est façonnée dans le sillage de la Réforme du XVIᵉ siècle. Luther et ses héritiers n’ont pas cherché à inventer une cuisine nouvelle, mais à purifier les habitudes alimentaires de toute ostentation.

La table devint un lieu de simplicité, de partage, de lecture biblique et non de luxe.

Dans ses travaux sur les pratiques alimentaires modernes, l’historien Philippe Meyzie note que le protestantisme, surtout réformé, valorise la modération et l’usage réfléchi des biens terrestres (en opposition à la gourmandise perçue comme faiblesse spirituelle). En d’autres mots on met l’accent sur la sobriété du repas, et la gratitude envers Dieu plutôt que les jeûnes ou les festins rituels.

D’autres auteurs, tels que Jean Delumeau ou Michel Morineau, soulignent que cette austérité culinaire s’inscrit dans une vision morale: bien manger,  mais sans excès, sans faste.

La cuisine protestante s’enracine dans la simplicité du monde rural. Elle privilégie les mets sobres — soupes, pains, gâteaux modestes ou les biscuits secs des pays réformés — où la nourriture devient signe de grâce plutôt que symbole de luxe.

Dès ses origines, le protestantisme s’est détaché des prescriptions alimentaires héritées de l’Église catholique. Il n’existe chez les protestants ni interdits alimentaires, ni jeûnes obligatoires, ni préparation consacrée pour le pain de la Cène. Les privations, lorsqu’elles sont pratiquées, relèvent plutôt d’un choix personnel comme expression de reconnaissance envers Dieu, acte de charité ou marque de solidarité envers les plus pauvres. (A noter que chez certaines communautés parfois considérées comme sectes il peut y avoir des restrictions spécifiques).

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Wittenberg

Pour aller plus loin…

Lectures conseillées:

« The Reformation » – Diarmaid MacCulloch

Souvent considéré comme le livre de référence international. MacCulloch, historien britannique, y retrace la Réforme sous toutes ses formes (luthérienne, calviniste, anglicane, radicale…) et montre sa portée politique et culturelle à travers l’Europe. Traduit en français sous le titre La Réforme : une histoire.

« Une culture alimentaire protestante dans la France méridionale (XVIe‑XVIIIe siècles)  » (chapitre d’ouvrage) : dans cette contribution, Meyzie interroge la notion même d’une « culture alimentaire protestante » en France.

« Comprendre les religions » Jean-Marc de Foville (Hachette Pratique)

« A table avec Moïse, Jésus et Mahomet » (Solar)

Côté films:

Je vous laisse le lien vers un site ICI où vous trouverez des titres de films associés au protestantisme soit par des oeuvres historiques, « biopics » ou de fiction.

J’ai même trouvé un film datant de 1995 sur lequel mon mari avait travaillé en tant que Chef monteur, il s’agit de « Le Grand Blanc de Lambaréné » de Bassek Ba Kobhio .

Mes préférés : « La lettre écarlate », l’incroyable «  Witness » , « Fanny et Alexander », « Le Festin de Babette » « Luther » d’Eric Till 

Pensée du jour…

L’Écriture est la seule vraie seigneurie de tous les livres du monde.

(Luther. Préface à la traduction allemande de la Bible, 1534)

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